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La vie et l'art d'ANGEL ALONSO sont marqués par un événement fondateur tragique : sa condamnation à mort en tant que républicain par la rébellion franquiste. Gracié, libéré puis de nouveau déporté, Alonso quittera définitivement l'Espagne en 1947 pour rejoindre Paris. Ses premières rencontres artistiques parisiennes sont formatrices : Vieira Da Silva, Arpad Szenes, Tal -Coat, de Stael. Son amitié avec la philosophe Maria ZAMBRANO aura également beaucoup d'importance pour lui. En 1950, de nouveau menacé d'extradition vers l'Espagne franquiste, son cercle de relations et d'amitiés (Michel Leiris, Francis Ponge, Henri Calet ou encore Pierre Descargues) le préserve heureusement.
En 1956, Alonso s'installe à La Laurencie dans le Limousin jusqu'en 1961. En 1962, il découvre les paysages de Genainvilliers (Eure) et il décide immédiatement d’y vivre et travailler. Cela sera pour lui une importante source d'inspiration. À partir de 1982, il s'installe partiellement au 7 de la rue Brézin, atelier de son ami Pierre Tal-Coat, puis définitivement en 1990. Si la personnalité et l'art d'Alonso furent remarqués et aimés par des penseurs ou critiques remarquables (CIORAN, Roger Caillois, Eugène Ionesco), l’artiste fut « un grand solitaire ».
Son caractère très indépendant, ses ateliers parfois éloignés de la capitale l'ont conduit à s'intégrer très peu dans le processus commercial traditionnel; c'est ainsi qu'il refusera d'exposer ses tableaux à la galerie Jeanne Bucher en 1952 pour une présentation monographique. Mais Alonso a aujourd’hui la reconnaissance de l’Etat Culturel Espagnol (perspective de fondation à Santander) qui est venu compléter ses nombreux amateurs éclairés (le peintre de Staël, le critique Guy Dumur, les collectionneurs Vivien et Aymar de Gunzburg, Béatrice Rosenberg, Juan Carlos Marcet, Pascal Bonafoux).
Evolution stylistique du peintre
ALONSO arrive à Paris au début des années 50 et adopte l'abstraction lyrique, seul langage accepté par la communauté artistique. Au tournant des années 60/70, l’artiste radicalise son langage en adoptant le monochrome parfois ponctué d'un matériau hétérogène (cailloux, bouts de bois) ou sanctionné d'une trace (souvenir d’un passage ou d’un passé). Dans la décennie suivante 1975/1987 sa passion de la matière lui fait associer à ses couleurs pures différentes substances qui les enrichissent ou les contrastent: terre, paille, cendres, poussière de charbon, végétaux brûlés, marbres broyés, bois, mégots écrasés, papiers déchirés ou chiffon… Sa couleur pure toujours exceptionnelle, incomparable, est totalement inventée, fabriquée par l'artiste lui-même (Alonso haïssait l'acrylique et n'aurait jamais acheté un tube de peinture dans le commerce).
Puis jusqu'à la fin de sa vie, il expérimente de somptueux monochromes noirs enrichis du plus beau des minerais de charbon, l'anthracite, qu’il fait aussi contraster avec une surface purement blanche. Le décès brutal d’Angel Alonso survenu en 1994 interrompt une alchimie expérimentale quotidienne.
The life and art of ANGEL ALONSO are marked by a tragic founding event: his death sentence as a republican by the Franco rebellion. Pardoned, released then deported again, Alonso left Spain definitively in 1947 to return to Paris. His first artistic encounters in Paris were formative : Vieira Da Silva, Arpad Szenes, Tal-Coat, de Stael. His friendship with the philosopher Maria ZAMBRANO will also be very important to him. In 1950, again threatened with extradition to Franco's Spain, his circle of relations and friendships (Michel Leiris, Francis Ponge, Henri Calet and Pierre Descargues) fortunately preserved him.
In 1956, Alonso settled in La Laurencie in Limousin until 1961. In 1962, he discovered the landscapes of Genainvilliers (Eure) and he immediately decided to live and work there. This will be an important source of inspiration for him. From 1982, he moved partially to 7 rue Brézin, the studio of his friend Pierre Tal-Coat, then permanently in 1990. If Alonso's personality and art were noticed and loved by thinkers or critics remarkable (CIORAN, Roger Caillois, Eugène Ionesco), the artist was “a great recluse”.
Its very independent character, its workshops sometimes far from the capital, led it to integrate very little into the traditional commercial process; this is how he refused to exhibit his paintings at the Jeanne Bucher gallery in 1952 for a monographic presentation. But Alonso today has the recognition of the Spanish Cultural State (prospect of foundation in Santander) which has complemented his many enlightened amateurs (the painter de Staël, the critic Guy Dumur, the collectors Vivien and Aymar de Gunzburg, Béatrice Rosenberg , Juan Carlos Marcet, Pascal Bonafoux).
Stylistic evolution of the painter
ALONSO arrived in Paris at the beginning of the 1950s and adopted lyrical abstraction, the only language accepted by the artistic community. At the turn of the 60s/70s, the artist radicalized his language by adopting monochrome, sometimes punctuated with a heterogeneous material (pebbles, pieces of wood) or sanctioned with a trace (memory of a passage or a past). . In the following decade, 1975/1987, his passion for materials made him associate with his pure colors different substances which enrich or contrast them: earth, straw, ashes, coal dust, burned plants, crushed marble, wood, crushed cigarette butts, paper. torn or rag... Its pure color, always exceptional, incomparable, is completely invented, made by the artist himself (Alonso hated acrylic and would never have bought a tube of paint commercially).
Then until the end of his life, he experimented with sumptuous black monochromes enriched with the most beautiful coal mineral, anthracite, which he also contrasted with a purely white surface. The sudden death of Angel Alonso in 1994 interrupted daily experimental alchemy.