Georges GUNSETT (1919-2006)
Georges Gunsett est né en 1919 à Paris. Il apprend puis exerce le métier d’ébéniste auprès de son père. Installé dans l’agglomération grenobloise au début des années 50, il gagne sa vie comme commerçant et décorateur. Il ne se consacre entièrement à la peinture qu’à partir de 1968. Proche des mouvements figuratifs des années 60, il traite de sujets classiques : natures mortes, animaux, portraits, vie quotidienne. Par ailleurs, il peint des scènes évoquant l’histoire mondiale en croisant transcription réaliste et vision personnelle.
L’entrée, dans le fonds grenoblois, d’une série de dix pièces de Georges Gunsett représentant une suite de Mémoires s’étalant de 1925 à 1993 offre comme un concentré de quelques-unes des lignes directrices qui ont marqué la politique d’acquisitions de cette décennie. L’artiste, d’abord, est un artiste venu s’installer dans une banlieue proche de Grenoble où il vécut près de cinquante ans jusqu’à sa mort en 2006: à ce titre, il illustre l’attention toujours vive portée aux artistes vivant dans la région. Sa trajectoire et l’élaboration de son œuvre ont, par ailleurs, quelque air de ressemblance avec celles de ces artistes de l’art brut, auquel le musée s’est particulièrement intéressé à travers Gaston Chaissac. Et quant à sa manière, fortement engagée politiquement par son appartenance au parti communiste, elle s’inscrit dans la lignée du Pop Art et de la nouvelle figuration, qui tiennent une place importante dans les collections d’art contemporain du musée. C’est dire que son œuvre s’y trouve parfaitement à sa place. D’autant que ces Mémoires, qui rassemblent sur un même panneau dessins, photos, peintures, affiches, manchettes de journaux, apparaissent comme l’expression d’une mémoire personnelle s’inscrivant dans une mémoire collective largement liée aux images. L’œuvre accompagne ainsi la traversée d’un demi-siècle dont les soubresauts, ici enregistrés, auront accompagné la prodigieuse vitalité créatrice, que la présente exposition, ) travers la variété de ce qu’elle donne à voir, traduit de façon aussi intense que lumineuse.